CAUSES DE LA PRESSION SUR LES FORETS PERIURBAINES DE BANGUI : UNE ANALYSE DES STRUCTURES DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE DE BOIS ENERGIE
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Date
2014-02-03
Authors
MBALLA, Urbain Nerry Cyrille
Journal Title
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Volume Title
Publisher
Université de Yaoundé II
Abstract
La RCA dispose d’une large couverture forestière estimée à 22,605 millions d’ha avec une
prédominance des forêts ouvertes. Mais, elle ne cesse d’enregistrer de perte depuis la
première évaluation des ressources forestières de la FAO en 1990. Sur la période 1990-2010,
le pays a perdu près de 600.000 ha de son couvert. Au niveau des grands centres urbains
comme la capitale Bangui, les forêts reculent dans l’ordre de 0,3 km par an suite à l’expansion
agricole à petite échelle mais, surtout à la collecte du bois énergie qui en est l’élément
déclencheur. Cette collecte de bois énergie représente 70% de tous les prélèvements du bois
dans le pays. L’objet de cette thèse est d’analyser les causes de la pression du bois énergie sur
les forêts périurbaines de Bangui. Plus spécifiquement il s’agit d’évaluer d’une part le rôle de
la qualité des institutions locales sur le choix du site de collecte de bois énergie et d’autre part
les influences des prix des énergies modernes et du revenu sur la dépendance au bois énergie
des ménages de la ville de Bangui. La théorie des droits de propriété et celle de l’échelle des
énergies ont été utilisées comme les fondements théoriques. Au plan opératoire, le modèle
probit multinomial a été utilisé dans un premier temps pour évaluer le rôle des institutions
locales dans le choix du site de collecte de bois énergie. Comme résultat, la collecte de bois
énergie dans la région des Plateaux est faite de manière anarchique. En d’autres termes, les
producteurs collectent le bois principalement dans les forêts communales et publiques, et cela
s’explique par la distance entre les villages et les villes les plus proches c'est-à-dire la
proximité avec le milieu urbain, l’absence du titre légal de propriété, le faible niveau
d’éducation en milieu rural et la faible qualité des institutions locales dans la gestion des
ressources. Ceci parce qu’il n’existe dans ces milieux ni de contrôle sur l’accès aux forêts, ni
de restriction sur la quantité de bois à prélever et encore moins de sanction pour réprimer les
comportements déviants. En second lieu, le modèle de sélection est utilisé pour évaluer les
déterminants du choix de bois énergie et de la part du budget allouée à cette source.
L’estimation est faite par la méthode du maximum de vraisemblance. Les résultats ont montré
que les principaux facteurs de la dépendance au bois énergie sont l’indicateur de prix des
énergies modernes, le revenu des ménages et l’usage du foyer traditionnel. Concernant la
variable revenu, son niveau exerce une influence négative sur la probabilité du choix, et une
fois choisi, les ménages ayant un revenu entre 20.000 et 720.000 F CFA ont tendance à
augmenter leurs demandes de bois lorsque le revenu augmente.